NEW YORK STATE OF MIND

Catégories Etats-Unis6 Commentaires

No sleep till Brooklyn

L’Afrique attendra

« You guys come from Germany right? »

Ça commençait bien !

Après 8 heures de vol et 2 heures à piétiner dans la queue de l’immigration à vous donner envie de faire demi-tour, nous pensions avoir fait le plus dur, mais ce sont les premiers mots du chauffeur de taxi qui nous firent le plus de mal!

On ressemblait tant que ça à des Allemands??

Originaire du Ghana, il trouvait d’ailleurs que notre idée de tour des Amériques n’était pas terrible. Pour lui, un voyage en Afrique aurait été beaucoup mieux. Pour nous convaincre, il appelait ses amis qui hurlaient dans le haut-parleur et envoyaient des photos de savane…

Mais malgré la fatigue et son argumentaire implacable, nous étions tous émerveillés par le spectacle qui s’offrait à nous : New-York et sa skyline illuminée, les buildings à perte de vue, les grosses voitures, les « brownstone houses » avec leurs escaliers extérieurs.
L’Afrique attendra.

Exténués par le voyage et le décalage horaire nous arrivons finalement chez Marie-Laurence et Jérôme – les cousins de Charlotte – et leurs enfants Axelle et Oscar qui nous accueillent dans leur incroyable triplex de l’Upper East Side : pas sûr que nous aurions eu un tel accueil au Ghana!

Après une courte nuit, le décalage horaire nous tire du lit aux premières lueurs du jour, et nous en profitons pour admirer la vue depuis leur rooftop.

C’est pas mal de se lever tôt en fait. Il faudrait que j’essaye plus souvent!

Aujourd’hui, tout commence.

Marcher le nez en l’air

Première étape incontournable: l’Empire State Building. L’avantage du jetlag, c’est qu’on y arrive avant l’armée de touristes. Le vent glacial n’entame pas l’enthousiasme des enfants lorsqu’ils découvrent la ville à leurs pieds: Manhattan, Central Park, la East River, et, de l’autre côté Brooklyn et le Queens.

Empire state of mind

Au loin, la statue de la Liberté. Au-dessus, la fameuse antenne escaladée par King Kong. A nos pieds, le Park.

Une certaine idée du paradis selon Jean.


Nous profitons du reste de la journée pour faire ce qu’il y a de mieux à New York : marcher le nez en l’air, et les yeux grands ouverts.

A la recherche de baskets pour toute la tribu, nous traçons à pied vers le sud : NYU, Washington Square, Soho, Canal Street… Nous nous accordons une pause hot-dog à Union Square, où Jean croise pour la première fois les fameux écureuils New-Yorkais; le début d’une grande histoire d’amour.

Tic & Tac

Nous atterrissons finalement à l’Oculus, devant la « Liberty Tower », qui se dresse fièrement à la place des tours jumelles.

Hocus Pocus Oculus
An open letter to NYC

Quel kiff d’arpenter ces rues avec les enfants, nous qui les avions découvertes avec le meilleur guide-insider-rocker du monde: Uncle Phil. Son ombre plane encore sur le Village, et Charlotte et moi nous attendons à le croiser à chaque coin de rue… Pas cette fois malheureusement.

Le téléphone de Nine affiche 20.846 pas: bon score pour une première journée, surtout quand on a 8, 11 et 13 ans et 6 heures de décalage horaire dans les pattes.

Subway Train

De retour à l’appartement, nous pensions nous la couler douce et tenter de rattraper un peu du sommeil qui nous manquait.

C’était sans compter sur Marie-Laurence et Jérôme, qui nous proposent d’aller à un vernissage à Spanish Harlem. La « maison-musée » de Luis s’étire sur 3 étages. Pas sûr que nous achetions ses coussins imprimés au goût douteux, mais on prendrait bien sa maison!

Nous y croisons par hasard Marc, que je connaissais dans une autre vie, lorsque je travaillais dans la télé à Paris.

Le monde est petit, décidément.

Harlem Shuffle

To the five bouroughs

Le lendemain, nous embarquons dans le ferry en direction de Staten Island, bien décidés à croiser le regard de Lady Liberty, à défaut de monter dans sa couronne. Pour cela, il eut fallu réserver 6 mois à l’avance, et pas la veille comme nous comptions le faire. First fail.

Statue of Liberty

La lumière est superbe, et les yeux de Jean plein d’étoiles. Au retour, nous longeons  Ellis Island, avec ses tentes et ses pavillons chargés de l’histoire de tous ces migrants qui ont fui leur pays et fait l’Amérique. Cette même Amérique qui veut construire des murs autour de leur frontière…

… L’histoire a parfois la mémoire courte…

De retour sur la terre ferme, nous traversons le pont de Brooklyn à pied pour essayer de goûter aux meilleures pizzas de la ville, chez Juliana’s. Mauvaise option: le pont est blindé de chinois et de perches à selfies, Louise a le vertige. Et, visiblement, tous les touristes de la ville ont eu la même idée de déjeuner que nous.


Tant pis pour Juliana, on se rabattra sur Shake Shack.

Après les hot dogs, les burgers!… Charlotte-biolotte abdique et s’enfile un « Smoke shack ». C’est moche mais c’est bon!

Nous poursuivons vers Williamsburg: les bobos ont remplacé la foule de touristes… On respire.


Le temps de repasser à la maison récupérer Marie-Laurence, et nous filons au Poisson Rouge pour le concert de Roo Panes, un beau gosse anglais dont la musique berce la plupart de mes déplacements depuis quelques années.

Nous sommes rejoints par Alex, Sophie et leurs enfants. Alex est un copain d’enfance, installé depuis 8 ans à NY. Il surfe à Long Island, fait du longboard skate à Manhattan, et coache l’équipe de son fils au baseball : manquerait plus qu’il se jette d’un avion, et je pourrai l’épouser !! 😉

Open Road

Le live n’est pas anthologique, mais l’ambiance est bon enfant. Juste à côté de la salle, Nine a repéré « Do », un magasin spécialisé dans la pâte à cookie crue…

Les enfants alternent donc entre guitare sèche et cookie cru.

Ils sont quand même trop forts en marketing ces Américains: je pourrai ouvrir un magasin de pâte à crêpe crue en revenant en France, mais je ne suis pas sûr de remporter le même succès!

Sur le chemin du retour, le métro marche en pointillés, et nous atterrissons malgré nous à Time Square. Ecrans géants, faux Batman et vraies bimbos : pas très COP21 tout ça, mais on ne peut s’empêcher de s’émerveiller. Broadway n’est pas loin, avec toutes ces affiches de comédies musicales: King Kong, Harry Potter, Pretty Woman…

A certain kind of style

Le lendemain matin, nous allons à Central Park à pied, et partons à la chasse aux écureuils. Jean est comme un dingue et court dans tous les sens.


Inspiré par « la dame aux pigeons » croisée à Union Square, il leur a amené du pain pour les amadouer !

Be like the squirrel, girl

Il est un peu moins emballé par la suite: l’expo de Hilma Af Klint au Musée Guggenheim après un passage à la librairie française Albertine. Charlotte, elle, jubile. Il en faut pour tout le monde.

De retour à l’appartement, Jérôme et Marie-Laurence nous avaient préparé un barbecue: un rooftop, le ciel bleu, un bon repas et une grande tablée.

La vie est belle en famille.

Nous descendons ensuite vers la highline, la ligne de métro aérien reconvertie en coulée verte. Le quartier est en pleine mutation et les gratte-ciels poussent comme des champignons. Mais nous n’étions pas les seuls à vouloir le découvrir: toute la ville – touristes et jeunes mariés compris – semblait s’y être donné rendez-vous. Le festival de perches à selfie recommence, et nous piétinons à la queue-leu-leu pendant 1/2h.
Petite note à nous-même : revenir un jour de semaine la prochaine fois !

Nous reprenons le métro pour le Queens, où nous sommes attendus à dîner chez Alex et Sophie: là encore, la machine à souvenirs se remet en marche, et je suis heureux de faire ce trajet avec les enfants pour la première fois dans le quartier de Phil.

Tiago et Jean se chargent de retourner méthodiquement la chambre des enfants, Louise et Amaïa organisent leur Halloween personnel pendant que nous discutons du voyage. Ils ont vécu au Pérou et au Mexique et partagent avec nous leurs souvenirs comme leurs bons plans.

Coney Island Baby

Pour notre dernier jour à New York, nous voulions absolument aller à Coney Island, qu’aucun de nous ne connaissait. Le périple en métro est assez long, et le vent, polaire.

Ça nous arrange pas mal: la promenade est déserte et nous avons le parc d’attractions presque uniquement pour nous.

The three stooges

Nine et Jean ont la bonne idée de faire une montagne russe sur l’eau dont ils ressortent trempés mais heureux.

Louise et moi nous risquons sur le Cyclone, un antique « roller coaster » des années 20 , à moitié en bois: je ne sais pas si j’ai plus peur des virages et des looping, ou qu’il se casse en deux à notre passage. Louise, elle, soigne son vertige avec obstination !

The Rollercoaster ride

Sur le chemin du retour, je tombe sur Zoltar, le diseur de bonne aventure du film « Big », qui avait marqué mon enfance : l’histoire d’un petit garçon qui voit son vœu de devenir grand se réaliser… un sujet qui me parle !!


Évidemment, c’est l’arnaque : je fais toujours 1m02 malgré les 5$ d’offrande!!

Le retour est épique, à cause du métro qui ne fonctionne que sporadiquement.

En théorie : « tu prends la « Q », et c’est direct jusqu’à la 86è rue. »
En pratique : « tu prends la « Q » qui s’arrête au bout de 10 stations. Tu sors pour prendre un bus de remplacement qui ne va pas plus loin qu’Atlantic Avenue, puis de nouveau le métro, mais pas la Q parce qu’elle marche pas. Donc la N jusqu’à Union Square, puis encore un changement pour la 4… Easy baby! »

Nous mettons plus de 3h pour revenir à l’appartement, et nous arrivons exténués, mais avec notre diplôme de galériens du métro.

On commande un chinois et au lit !

Le moment est venu pour nous de quitter nos hôtes, et de les remercier pour leur formidable accueil. Nous avons été heureux de passer un peu de temps avec nos cousins d’Amérique!

Keep the family close

Demain, de nouvelles aventures nous attendent : New Orleans et le Mississipi.

Here we go again !


Goodies

Statue de la liberté : le ferry pour Staten Island est gratuit! On le prend tout au sud de Manhattan (Whitehall terminal), et la traversée dure 25′. Il longe la statue de la Liberté à l’aller et Ellis Island au retour, et offre une superbe vue sur Manhattan… Sinon, si vous êtes mieux organisés que nous, vous pouvez toujours monter jusque dans la couronne, mais il faut réserver plusieurs mois en avance!… Voici le lien pour réserver

A lire : nous aurions pu vous conseiller 1000 livres sur New York, de Paul Auster à Brett Easton Ellis en passant par Salinger ou Tom Wolfe, mais Charlotte a choisi « Le gang des rêves » de Luca di Fulvio, qui raconte  le New-York du début du XXè siècle, avec sa population de migrants venus vivre le rêve américain.

A écouter : là encore, le sujet est trop vaste pour faire une sélection… Garage, punk, R&R, Hip-hop: chaque quartier mériterait une playlist particulière, mais les plus attentifs d’entre vous retrouveront dans les titres et les légendes des références musicales qui collent bien à la ville… Bien sûr, si ce n’est pas déjà fait, commencez par la base: the Senders!

A voir : si vous passez par Coney Island, je vous recommande la série Mr Robot
Le QG d’Elliot Alderson et ses copains hackers est situé derrière le boardwalk, au 1216 Surf Avenue.

Le mystère des toilettes : pas un restaurant où il n’y ait pas la queue aux toilettes… surtout, les gens y restent des plombes!! J’ai eu beau chercher, je n’ai rien trouvé de plus intéressant à y faire que dans nos toilettes françaises!!… Si quelqu’un a la réponse, je suis preneur!